Une finale de foot où l’attaquant tombe au sol en se tenant le genou… un super slalom et une chute dont le skieur se relève difficilement… Aussitôt les commentateurs sportifs s’inquiètent en espérant qu’il ne s’agit pas d’une rupture du ligament croisé, tant cette lésion est fréquente chez les sportifs. Mais à quoi correspond ce ligament croisé antérieur ou LCA, et comment savoir si l’on a une rupture des ligaments croisés du genou ?
Qu'est-ce qu'une rupture du ligament croisé ?
Constituant l’articulation entre le fémur et le tibia, le genou est une articulation complexe, soumise à de fortes contraintes de par notre position bipède.
Paradoxalement, elle est tenue par peu de muscles ou de tissus mous.
En réalité, la stabilité du genou est due principalement à deux ligaments en X qui se croisent au milieu de l’articulation : ce sont les ligaments croisés.
L’un est oblique du haut vers le bas et de dedans vers dehors : c’est le LCP ou ligament croisé postérieur, le plus résistant et le plus épais.
L’autre se dirige vers le haut, l'arrière et le dehors : c’est le LCA ou ligament croisé antérieur. C’est le plus fragile, donc le plus sujet à traumatisme.
En cas d’effort important, ces ligaments peuvent rompre, avec différents stades :
- La rupture partielle, où des fibres du ligament sont distendues mais sans rupture de la continuité
- La rupture partielle où des fibres sont rompues, mais pas la totalité de ses faisceaux.
- La rupture totale, où toutes les fibres du ligament sont rompues.
La rupture peut être complète en affectant les deux ligaments, ou isolée en affectant soit le ligament croisé antérieur, soit le ligament croisé postérieur.
La ligamentoplastie du genou est l’opération visant à réparer ces ligaments.
Quelles sont les causes d'une rupture du ligament genou ?
La rupture des ligaments croisés a toujours une origine mécanique, reposant sur une hyper-sollicitation de leur extensibilité.
C’est donc toujours un rapport entre la force mécanique exercée et leur résistance.
C’est ainsi qu’on identifie plusieurs facteurs favorisants :
- Le sexe, la rupture des ligaments croisés étant plus fréquente chez la femme du fait de leur morphologie gynoïde
- Le surpoids, car les contraintes mécaniques sur le genou sont plus fortes
- Le déséquilibre musculaire, car les forces de tension sont mal réparties ;
- La fatigue, le défaut d'entraînement ou les mauvaises positions peuvent amener à des défauts dans les mouvements.
Le facteur déclenchant est le plus souvent un traumatisme aigu, comme un coup, une torsion ou un accident.
Plus rarement, il s’agit d’une rupture spontanée sur un genou fragilisé, suite à la succession répétée de micro-traumatismes.
Quels sont les sports à risques pour les ligaments du genou ?
Tous les sports favorisant les mouvements importants du genou sont des facteurs de risques, de type rotation, saut, pivot, impulsion de départ rapide…
C’est le cas d’activités sportives comme le handball, le football, le basket, le rugby, mais aussi des sports individuels comme le ski, le tennis, l’athlétisme ou la moto.
On y retrouve les prédispositions par sexe, puisque des études ont montré que la rupture du LCA était 4 fois plus fréquente chez les basketteuses que chez les basketteurs.
Comment reconnaître une rupture du ligament croisé ?
L’évolution clinique se fait souvent deux temps, avec une phase aiguë au moment du traumatisme, et une phase sub-aiguë ou chronique marquée par l’instabilité du genou. Selon que la rupture du ligament genou est partielle ou totale, l’intensité des symptômes va différer.
Comment reconnaître une rupture du ligament croisé antérieur ?
Au moment du traumatisme, le patient ressent une vive douleur associée à un bruit de craquement. On peut y retrouver alors tous les signes de l’inflammation : rougeur (voire hématome), chaleur, douleur, tuméfaction.
Si le genou n’est pas traité, la douleur tend à s’atténuer et le patient souffre alors d’instabilité, avec un genou qui se dérobe. Cela va de l’inconfort à la perte de stabilité, selon le terrain, les situations…
La douleur peut se réveiller, par exemple sur un sol en pente ou instable.
Comment reconnaître une rupture du ligament croisé postérieur ?
Si les signes sont assez proches, la rupture du LCP est mieux tolérée et l’instabilité moins nette. SI elle passe inaperçue ou qu’elle n’est pas traitée, l’évolution se fera en quelques années vers une arthrose du genou.
L’instabilité et la douleur sont souvent accentuées en descendant des escaliers ou en flexion (course).
Le diagnostic repose sur un examen clinique minutieux (test du tiroir ou test de Lachman) et l’imagerie médicale (IRM, arthroscopie).
Comment traiter une rupture du ligament croisé ?
Le traitement médical ne permet de prendre en charge que la douleur et l’inflammation. Il doit toujours être temporaire.
Le traitement conservateur repose sur une attelle et/ou une genouillère contentive. C’est rarement une solution définitive, et le choix thérapeutique doit prendre en charge l’âge du patient, l’état du genou, le niveau d’activité, le degré d’instabilité, la douleur…
Le traitement chirurgical est souvent la solution de choix, en réparant le ligament genou par ligamentoplastie complète ou partielle, selon les lésions observées.