Les causes
Les entorses de la cheville sont causées par une torsion du pied. Elles sont favorisées par la pratique sportive, les déplacements sur des terrains glissants ou accidentés, le port de chaussures à talons ou de chaussures usées ou non adaptées à l’activité pratiquée. Elles peuvent parfois être la conséquence de troubles de la coordination des mouvements ou d’une perte de « reflexes de rattrapages » (maladie, fatigue, alcool, vieillesse).
Qu’est-ce qu’une entorse de la cheville ?
L’entorse de la cheville est un traumatisme des ligaments.
Les ligaments sont des bandes de tissus fibreux composés principalement de molécule de collagène. Ils sont donc conçus pour être très résistants et extensibles. Leur rôle est de connecter les os entres eux et de permettre aux surfaces articulaires de rester en contact lors des mouvements. Ils permettent que l’articulation soit mobile tout en la stabilisant par la restriction de certains mouvements.
L’entorse survient lorsque l’articulation est mobilisée de façon excessive. Dans 90% des cas, il s’agit d’une atteinte des ligaments latéraux externes suite à un violent mouvement du pied vers l’intérieur. Dans les formes simples, les ligaments subissent une élongation. Dans les formes plus graves, ils peuvent être en tout ou partie déchirés.
Quels sont les symptômes ?
La douleur, l’œdème (gonflement), la difficulté à mobiliser l’articulation, l’ecchymose (hématome), sont les principaux symptômes de l’entorse de la cheville. Ils sont d’intensité variable en fonction de la gravité de la lésion.
L’entorse bénigne ou foulure :
C’est un léger étirement des ligaments qui entraine une douleur modérée et un faible gonflement. La mobilité n’est dans ce cas pas réduite.
L’entorse modérée :
C’est un étirement des ligaments avec une déchirure partielle. La douleur est plus intense. Un œdème et un hématome apparaissent en raison du saignement lié à la déchirure. La mobilité est altérée et la cheville peut se tordre anormalement. L’appui sur le pied est douloureux voir impossible.
L’entorse grave :
C’est une rupture complète d’un ou plusieurs faisceaux du ligament. La douleur est immédiate et très vive. Elle entraine une perte temporaire, quasi complète de la mobilité. Le gonflement et l’hématome sont plus importants. Elle peut être compliquée par une luxation (déplacement de l’articulation), une rupture des tendons ou une fracture par arrachement osseux.
Quels sont les traitements ?
Avant de définir le traitement, il convient de s’assurer du diagnostic. L’erreur immédiate est de confondre l’entorse de la cheville avec une fracture. Les entorses bénignes ne nécessitent pas de prise en charge en urgence, en revanche devant une ecchymose ou un œdème important, il est conseillé de consulter rapidement pour pouvoir bénéficier d’une radiographie qui permettra un diagnostic différentiel. D’autres examens, comme l’échographie, peuvent être réalisés pour affiner le diagnostic clinique et orienter le traitement.
La guérison d’une entorse de cheville peut prendre 3 à 6 semaines en fonction de la gravité.
La convalescence peut aller jusqu’à 6 mois en cas d’entorse grave nécessitant une intervention chirurgicale.
RGCE (repos, glaçage, compression, élévation) :
Repos : Il s’agit de soulager l’articulation le temps que les ligaments cicatrisent. Cependant le repos total n’est pas conseillé plus de 48 à 72 heures. En effet la stimulation progressive de l’articulation favorise la guérison. L’appui sur le pied blessé n’est pas toujours proscrit: il est conseillé de reprendre appui sur le membre de façon progressive en fonction du degrés de douleur. Les déplacements peuvent dans un premier temps se faire à l’aide de béquilles pour soulager le pied du poids du corps.
Glaçage : Il s’agit de glacer localement la cheville à l’endroit lésé à l’aide d’une vessie de glace ou d’un sac rempli de glaçons. La glace permet de réduire la douleur, l’œdème et l’inflammation. Appliquée suffisamment tôt après la blessure, elle peut aussi limiter le saignement causé par la déchirure. Cette opération peut être répétée très régulièrement les premiers jours puis en moyenne 4 fois par jour tant que l’articulation est gonflée et douloureuse. En revanche, il est formellement déconseillé d’appliquer de la chaleur : cela pourrait majorer les saignements ou léser davantage les ligaments.
Compression : Elle se fait généralement au moyen d’une bande élastique (« strapping ») ou d’une attelle pneumatique disponible en pharmacie sur ordonnance. La compression permet de réduire l’œdème et les ecchymoses, et de mettre au repos les ligaments atteints. La compression ne doit cependant pas être trop importante pour ne pas altérer la circulation sanguine.
Élévation : Autant que possible, il est conseillé de surélever le membre blessé afin de permettre un meilleur retour veineux et de diminuer la quantité de liquide d’inflammation dans la zone lésée.
Les traitements médicamenteux
Des antalgiques et des anti-inflammatoires sont généralement préconisés. Ils apportent du confort mais ne participent pas à proprement parler à la guérison : ils ne favorisent pas la cicatrisation des ligaments.
L’immobilisation
Elle est souvent partielle. Le but est d’éviter que les ligaments lésés soient sous tension afin qu’ils puissent cicatriser : les ligaments de la cheville étant latéraux, les mouvements de torsion ou de rotation sont à proscrire. En revanche, les mouvements de flexion/extension dans l’axe des ligaments (comme lors de la marche) ne sont généralement pas contre indiqués. L’immobilisation est souvent réalisée à l’aide d’une attelle, d’un « strapping » ou d’une orthèse. En revanche, le plâtre qui engendre une immobilisation totale et majore le risque de phlébite et de fonte musculaire, a une indication limitée. Il est réservé aux entorses graves avec une atteinte ligamentaire conséquente nécessitant une immobilisation plus importante, ou à la suite d’une intervention chirurgicale.
La chirurgie : ligamentoplastie
Elle consiste à reconstituer les ligaments lésés, à l’aide d’un greffon prélevé ailleurs dans le corps ou d’un matériel synthétique. L’acte est généralement réalisé sous anesthésie loco régionale.
La ligamentoplastie programmée
On parle d’intervention programmée lorsqu’il s’agit de traiter des lésions chroniques, des instabilités de la cheville. Le but est de rendre une stabilité à l’articulation afin d’éviter l’évolution naturelle vers une usure des cartilages et une dégradation des fonctions de la cheville. Comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques infectieux et thromboemboliques, mais elle est de nos jours bien maitrisée et les résultats sont très encourageants : dans 90 % des cas, on retrouve une cheville stable avec amélioration de la fonction de l’articulation.
La ligamentoplastie réalisée en urgence :
Elle intervient sur les lésions traumatiques. Elle est indiquée lorsqu’il y a entorse avec déchirure partielle ou totale des ligaments, en particulier chez le sujet jeune ou sportif. Le but est de restituer la fonctionnalité de la cheville et de permettre une stabilité optimale et durable de l’articulation.
Ce traitement donne lieu à une convalescence plus longue : un plâtre (botte en résine) est gardé 6 semaines durant lesquelles l’appui sur le pied est contre indiqué. Au retrait du plâtre l’appui est autorisé et la rééducation peut être débutée. La marche normale est retrouvée après 2 mois environ et les activités habituelles peuvent être reprises 3 à 4 mois après l’opération. Il faut cependant attendre 6 mois pour la pratique de sports intensifs.
La rééducation
Elle peut-être débutée en cabinet de kinésithérapie et prolongée à domicile par la pratique des exercices enseignés, tant qu’une faiblesse persistera au niveau de la cheville. Le but est de stabiliser l’articulation afin d’éviter des récidives, mais aussi de lutter contre l’installation d’une instabilité chronique pouvant à terme endommager les cartilages de l’articulation et engendrer des douleurs et de l’arthrose.
La rééducation consiste à stimuler les ligaments pour qu’ils retrouvent leur élasticité, et leur tonicité, et à renforcer la musculature souvent atrophiée après une période d’inactivité, afin de consolider l’articulation.
Certaines techniques permettent également de travailler les « réflexes de rattrapages » pouvant être la cause d’entorses primaires ou de récidives.
Louis Bernard
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12/08/20
Bonjour dr Paillard, ça fait presque 1an que je me suis tordu la cheville gauche et on m’a mis du plâtre pour 1 mois, aussi j’ai fait de la kiné mais depuis cela je me suis retordu 2 fois la cheville.. j’ai l’impression que le plâtre n’a fait que empirer, j’ai besoin de vos conseils svp, en attente de votre réponse, merci!
Gabriel
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07/08/20
svp docteur Paillard, est ce que tous les types d’entorse doivent entamer une réeducation?
Matt
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03/08/20
Bonjour docteur, j'ai une question: cela fait 2 mois que je me suis fait une entorse de la cheville.. et quand je la plie je sens une petite douleur sur le côté extérieur de la cheville.. est ce normal?
JEAN-CHARLES GARY
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13/04/20
Bonjour ,Monsieur L,IRM pratiqué le4 février 2010 m,à diagnostiqué :Tenosynovite du flechisseur du l Arthrose de la sous astragalienne avec oedème, epanchement de la tibio tarsienne,suite à de nombreuses entorses non soignées et négligées depuis de nombreuses années. Malgré mes visites chez mon médecin, celui ci m,à bien prescrit beaucoup de remèdes :infiltration, semelles ,kiné, médicaments mais en vain.Il m,à bien proposé une opéra :ARTHRODESE, avec la suite des conséquences. Aujourd’hui je souffre tous les jours de douleur surtout lorsqu,il fait chaud et je marche beaucoup avec mon travail une dizaine de kilomètres par jours. J,ai 59 ans et je souhaiterais avoir votre avis et éventuellement subir une intervention avec de bons spécialistes. Cheville gonflée le soir et suis contraint de positionner mon pied sur le côté pour atténuer la douleur. Merci pour votre réponse, CORDIALEMENT.
Gaulard
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27/07/18
Documentation interessante après 2 mois suivant une chute sévère l’article conforte l’analyse que j’ai faite suivant la prise en charge de mon accident. la presciption de doliprane insuffisante m’a laissé un parcours difficile.l’hemoragie interne n’a pas été traité malgré 1 présence de 5 heures à l’hôpital. Je fais un parcours de réeducation pour récuperer la mobilité de mon pied car je n’ai pas pu mettre le pied à terre pendant 25 jours. je continue a avoir le pied douloureux par moment.J’ai été maître d’oeuvre pour me faire prescrire des piqûres pour éviter une phlébite je me dit merci. La prise en charge n’a pas été au rendez vous manque de chance.Il y a t’il aussi souffrance aux urgences ? Quel traitement est a envisagé pour eux Merci.
Claudine Devienne
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07/07/18
On m’a prescrit des prothèses divers etc…mon chirurgien à fait tout ce qui était en son pouvoir il m’a dit de voir un rhumatologue
Dr Michel Libert
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15/06/18
Merci pour la façon claire, précise, pédagogique, avec laquelle cette question est traitée.