Cheville gonflée : quand consulter ?

La cheville reste une petite articulation quant à la taille, mais grande par sa complexité. Elle reste d’autant plus fragile qu’elle supporte l’essentiel du poids du corps, sur une structure anatomique par nature peu musclée et peu développée. C’est pourquoi les pathologies de la cheville sont fréquentes et nombreuses, sans pour autant avoir toutes le même critère de gravité.

Une cheville gonflée peut ainsi traduire aussi bien une inflammation légère et transitoire, sans conséquences, qu’une pathologie plus grave, articulaire ou pas, nécessitant une prise en charge complète après un diagnostic précis.

Découvrez que faire face à une cheville gonflée ?

Ma cheville est gonflée : est-ce grave ?

Un gonflement de l’articulation du pied est lié le plus souvent à un œdème de la cheville, où des liquides s’accumulent dans le tissu sous-cutané.

Il convient alors de distinguer deux grands types d’œdèmes, selon qu’ils soient inflammatoires et douloureux, ou au contraire indolores et non inflammatoires.

Ma cheville est gonflée sans douleur

Il s’agit le plus souvent d’un œdème non inflammatoire, indolore, avec une peau d’apparence normale, qui va garder plus ou moins l’empreinte du doigt (signe du godet).

La cause la plus fréquente d’un œdème des chevilles reste l’insuffisance veineuse avec un gonflement des chevilles en fin de journée et une sensation de jambes lourdes, accentués par la chaleur et la position debout.

Inversement, l’œdème disparaît en position allongée, avec les jambes surélevées.

C’est alors le phlébologue qui va confirmer ce diagnostic d’œdème de stase, par écho-doppler veineux.

Ce gonflement de la cheville doit être différencié d’autres causes d’œdèmes, comme l’insuffisance cardiaque, ou d’autres facteurs pouvant empâter la cheville, comme un lymphoedème, des amas graisseux ou un lipoedème.

Même en l’absence de douleur de la cheville, un œdème persistant plusieurs jours doit donc amener à consulter.

Ma cheville est gonflée et douloureuse

Il s’agit le plus souvent d’une tuméfaction douloureuse, avec une peau rouge et chaude. Cette inflammation articulaire a le plus souvent une origine traumatique, même s’il peut y avoir d’autres causes (infection, immunitaire…).

L’évolution peut être suraiguë, avec un trauma parfaitement identifié, ou au contraire s’installer de manière plus chronique ou répétitive.

Les causes de ces douleurs de la cheville sont alors multiples, allant de l’entorse bénigne à la fracture, en passant par les conflits de la cheville.

C’est alors les circonstances de survenue et l’intensité de la douleur qui vont amener à consulter ou pas un spécialiste de la cheville.

Toute douleur et tout gonflement n’ayant pas disparu après quelques jours de repos et de traitement symptomatique imposent de poser un diagnostic précis.

Comment faire un diagnostic sur une cheville gonflée ?

Il convient de consulter un médecin :

• Si le gonflement de la cheville est brutal avec une douleur intense ;
• Si le gonflement et la douleur persistent après quelques jours de repos et de traitement symptomatique ;
• Si le gonflement est associé à des signes fonctionnels comme une instabilité, une boiterie ou une modification de l’amplitude ;
• Si le gonflement est chronique ou récidivant, même en l’absence de douleurs ou de signes fonctionnels.

Le chirurgien orthopédique va alors déterminer la cause exacte de ce gonflement, pour déterminer la bonne stratégie thérapeutique et voir si une chirurgie de la cheville est nécessaire ou pas.

Un spécialiste appuie son diagnostic sur un trépied diagnostic :

• Les commémoratifs lui permettent de connaître les antécédents et les conditions de survenue du gonflement de la cheville avec ou pas douleur associée ;
• L’examen clinique minutieux va étudier les différentes structures anatomiques, avec des mouvements de flexion et d’extension de l’articulation, visant à rechercher une lésion ligamentaire, osseuse, cartilagineuses, tendineuse…

Ces deux étapes permettent souvent d’avoir une idée précise de la lésion sous-jacente, qui va être confirmée et précisée par imagerie médicale.

• L’imagerie médicale peut cibler au choix les tissus mous (échographie, IRM…) ou les tissus durs (radiographie, IRM, scanner…).

C’est alors le diagnostic complet, l’intensité des troubles et le contexte (âge, poids, sport…) qui vont permettre au praticien et à son patient de choisir la thérapeutique idéale pour traiter une cheville gonflée, et retrouver un fonctionnement normal de la cheville et du pied.