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Sportifs professionnels : les blessures du genou les plus fréquentes

Sportifs professionnels : les blessures du genou les plus fréquentes

Sportifs professionnels : les blessures du genou les plus fréquentes | Dr Paillard | Paris

La fréquence de la pathologie du genou dans la population générale est liée à notre position de bipède, et donc aux contraintes mécaniques permanentes qui s’exercent sur cette articulation, que ce soit au repos (position debout) ou en mouvement.

Par nature, ces contraintes mécaniques sont bien plus importantes chez les sportifs professionnels : il suffit de suivre la « carrière » de certains footballeurs pour comprendre qu’un genou peut faire ou défaire un champion !

Comment expliquer la fréquence des blessures du genou et comment les prévenir ?

Pourquoi les blessures au genou sont fréquentes chez les sportifs professionnels ?

De nombreux sports collectifs sont peu ou prou des sports de contacts, expliquant que le genou comme le reste du corps puisse recevoir directement des coups.

Lorsque les traumas directs sont modérés, les lésions traumatiques restent limitées aux tissus périphériques, à type de contusions, de plaies, de bleus ou d’hématomes.

Sur les traumatismes les plus violents, c’est l’articulation toute entière qui peut être atteinte, allant même dans les cas les plus sévères à des fractures (os, ménisque), des luxations (roule) ou des ruptures (ligaments, tendon…)…

Mais dans bien des cas, nul besoin d’avoir un partenaire ou un adversaire pour souffrir d’une blessure au genou par traumatisme indirect.

Le sportif professionnel exerce des contraintes mécaniques fortes et souvent brutales, pouvant aboutir en elles-mêmes à une lésion du genou.

Un démarrage trop rapide, une mauvaise réception, une torsion ou une hyper extension excessive peuvent être autant de causes traumatiques occasionnant une blessure du genou plus ou moins invalidante.

Enfin, le genou d’un sportif professionnel est soumis à des micro-traumatismes répétés avec de petites ondes de choc, qui peuvent à terme le fragiliser.

Les ruptures de ligaments croisées « spontanées » ou les lésions de gonarthrose sont ainsi plus fréquentes.

Trauma aigu du genou et traumatismes répétés chroniques peuvent ainsi agir en synergie pour entraîner de nombreux symptômes, où la douleur du genou (gonalgie) est quasiment toujours présente.

Seul un examen minutieux par un spécialiste du genou permet alors de bien inventorier toutes les lésions, pour leur prise en charge complète et sur-mesure.

Quelles sont les blessures au genou les plus fréquentes ?

Les traumatismes du genou peuvent porter autant sur les tissus mous (tendons, ligaments…) que sur les tissus durs (cartilage, os…).

L’entorse du genou chez le sportif professionnel

L’entorse est une pathologie fréquente, correspondant à une atteinte des ligaments collatéraux censés tenir le genou.

La torsion du genou ou l’hyperflexion sont les causes les plus fréquentes.

Sa gravité va ensuite dépendre du degré d’atteinte des ligaments, qui va de la simple distension à la déchirure complète : selon les cas, on pourra se contenter d’un traitement conservateur (repos, immobilisation, kinésithérapie) alors que les cas les plus graves peuvent nécessiter une plastie ligamentaire.

La rupture des ligaments croisés chez le sportif professionnel

La rupture des ligaments internes est une forme particulière d’entorse, touchant le ligament croisé antérieur LCA ou le ligament croisé postérieur (LCP).

La cause la plus fréquente de rupture du LCA chez le sportif professionnel reste la torsion du genou, par exemple lors de la réception d’un saut, un changement de direction violent ou encore un simple mouvement de pivot.

C’est une pathologie très fréquente chez les skieurs, les footballeurs ou dans les sports de combat, pour lesquels la ligamentoplastie est le plus souvent impérative.

Les progrès en chirurgie du ligament du genou permettent d’optimiser la récupération, même chez un sportif professionnel.

La fracture du genou chez le sportif professionnel

La fracture du genou peut affecter différents os (plateau tibial, rotule, extrémité fémorale…) avec ou pas une atteinte des parties molles qui peuvent être écrasées (cartilage articulaire, ménisques…).

La cause la plus fréquente est un violent traumatisme direct, type choc ou chute.

Les fractures les plus complexes peuvent nécessiter un temps de récupération important après la chirurgie du genou, et sonner la fin d’une carrière sportive professionnelle.

Comment éviter de se blesser au genou lors de la pratique sportive ?

Prévenir les blessures du genou, c’est d’abord protéger le genou de tout traumatisme, direct ou indirect. Mais résumer cette protection à une simple protection physique type genouillère serait une erreur : il existe en réalité d’autres moyens d’essayer de conserver un genou en bonne santé.

Une bonne posture

S’il est impossible évidemment de garantir un positionnement parfait du genou tout au long d’un match de foot par exemple, le bon footballeur adapte ses chaussures et ses crampons à l’état du terrain tandis que le skieur adapte ses skis et ses fixations au type de course et au type de neige.

Choisir la bonne posture et le bon positionnement avec de bons gestes techniques est un élément essentiel de la dynamique du membre inférieur.

Une bonne posture évite de mettre les tissus mous sous tension et de les fragiliser.

Une bonne tonicité musculaire

Les muscles jouent un rôle essentiel dans la tenue du genou, d’autant que le tendon du quadriceps fémoral s’attache sur la rotule. C’est ainsi tout l’équilibre du membre inférieur qui peut être vérifié par un spécialiste du genou, un kinésithérapeute ou un physiothérapeute.

Il convient alors de vérifier la répartition homogène des forces de contrainte mécanique.

Pour avoir une bonne tenue musculaire de l’articulation, il faut un muscle bien développé (c’est l'entraînement), un muscle bien fonctionnel (c’est l’échauffement) et un muscle bien hydraté (c’est l’entretien avec la prise d'eau régulière et d’électrolytes). Une étude de la dynamique du genou permet par exemple de savoir quel groupe musculaire doit être le plus entraîné, en choisissant alors les exercices adaptés.

Inversement, un muscle fatigué par un défaut de récupération ou des crampes risque de dysfonctionner, et de mal réguler les contraintes mécaniques exercées sur l’articulation géniculée.

C’est aussi ce qui se passe lors de lésions douloureuses donnant une gonalgie, qui amènent le sportif à moins bien se servir de son genou douloureux ou à déporter les efforts.
Un phénomène similaire peut s’observer aussi sur une douleur du genou soignée par des antalgiques, car le sportif professionnel va alors forcer au-delà des limites.

Une bonne récupération tissulaire

C’est pourquoi il est important de soigner précocement toutes les lésions du genou, dès qu’apparaissent les premiers symptômes.

Sur les traumatismes légers des tissus mous, physiothérapie et kinésithérapie doivent aider à une récupération rapide.

Sur les traumatismes plus avancés, un bilan complet doit être fait pour adopter la bonne stratégie thérapeutique. La chirurgie du genou a fait d’énormes progrès ces dernières années, si bien qu’une intervention permet souvent une récupération plus rapide et plus complète qu’un traitement conservateur médical, ce qui reste un point essentiel pour tout sportif professionnel… comme pour son public !

Dr Philippe Paillard

Article rédigé par le Dr Philippe Paillard

Spécialiste en chirurgie orthopédique et chirurgie du sport, le Docteur Philippe Paillard intervient sur les pathologies et traumatismes de la hanche, du genou, de l’épaule, du coude et de la cheville.

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