L'arthrose est une pathologie chronique, le plus souvent évolutive, qui affecte le cartilage au niveau des articulations (hanches, genoux, épaules, chevilles, cou…) et peut entraîner la formation d'excroissances osseuses. Lorsqu'elle atteint un stade symptomatique, elle se traduit par des douleurs et des raidissements articulaires, et peut à terme altérer significativement la mobilité du patient.
Communément associée au vieillissement, l'arthrose découle toutefois d'un ensemble de facteurs, dont certains expliquent en partie l'augmentation de sa prévalence dans la population générale, même si l'allongement de l'espérance de vie en demeure la cause principale.
Quelles sont les causes de l’arthrose ?
Si le vieillissement naturel joue un rôle indéniable dans
l'installation de l'arthrose, la causalité de la maladie s'avère complexe, et certaines zones d'ombre persistent.
L'usure du
cartilage articulaire découle en premier lieu des contraintes mécaniques que nos mouvements imposent à nos articulations : lorsque ces contraintes sont excessives, le risque d'arthrose est accru. Ainsi, la
surcharge pondérale, la pratique intensive ou mal encadrée de certains sports, le port répété de charges lourdes, ou encore la réalisation fréquente de gestes spécifiques, typiquement dans le cadre de certaines activités professionnelles, sont autants d'éléments qui favorisent la survenue de microtraumatismes articulaires et, par là, de l'arthrose.
L'arthrose semble par ailleurs avoir une
origine hormonale, notamment dans le cas d'une atteinte de la hanche (
coxarthrose) ou du genou (
gonarthrose). On trouve ainsi une nette prévalence de la maladie chez les
femmes en post-ménopause, ce qui se traduit, à l'échelle de l'ensemble de la population, par un risque d'arthrose deux fois plus élevé chez la femme.
L'hérédité joue également un rôle déterminant. L'arthrose des mains, par exemple, apparaît comme étroitement liée à certaines prédispositions génétiques.
Enfin, l'arthrose est dite secondaire lorsqu'elle résulte d'une autre maladie, d'
anomalies anatomiques ou de lésions ligamentaires ou osseuses.
L’arthrose est-elle inévitable avec l’âge ?
L'âge est sans conteste le principal facteur favorisant l'apparition de l'arthrose : alors qu'à peine 3 % de la population est concernée par la maladie avant 45 ans, près de 8 personnes sur 10 sont touchées après 80 ans. De manière générale,
le vieillissement entraîne une perte en qualité progressive des différents tissus qui composent le corps humain, et le cartilage n'échappe pas à la règle. Il s'affine ainsi petit à petit, sa capacité de régénération étant en outre fortement limitée par son absence de vascularisation et d'innervation.
Toutefois, comme le montrent ces statistiques, il est tout à fait possible d'atteindre un âge canonique sans souffrir d'arthrose. A ce titre, la prévention n'est pas à négliger, à plus forte raison chez les personnes présentant un terrain familial à risque. Il s'agit notamment :
- De maintenir une hygiène de vie saine, susceptible de réduire significativement le risque d'obésité (alimentation équilibrée, exercice physique régulier) ;
- D'inscrire sa pratique sportive dans une logique de préservation des articulations (échauffement, intensité régulée, gestes adaptés) et de privilégier des activités non traumatisantes, telles que la natation ;
- De porter des chaussures adaptées à sa morphologie.
Comment traiter l’arthrose ?
Si l'arthrose est un phénomène d'usure généralement irréversible, le cartilage endommagé ou détruit ne pouvant que rarement être réparé, il existe divers
traitements, médicamenteux et
chirurgicaux notamment, qui permettent de soulager les douleurs ressenties, voire de les supprimer, avec à la clé la
restauration d'une mobilité normale. Le choix du traitement dépend, entre autres, de l'articulation concernée, de son état et de l'ampleur des symptômes subis.
Lorsque les douleurs sont modérées, la prise d'antalgiques ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, réputés plus efficaces, peut suffire à les soulager.
L'injection d'acide hyaluronique ou l'infiltration de corticoïdes peuvent également être proposés. En parallèle et dans certains cas, une
prise en charge kinésithérapique s'avère intéressante. Il est par ailleurs essentiel que soient adoptées et maintenues les mesures d'hygiène de vie qui s'imposent, en particulier en cas de surpoids.
Quand ces divers traitements médicamenteux ne sont pas ou plus efficaces, on envisage la voie chirurgicale. Plusieurs types d'interventions sont pratiquées, dont :
- L'arthroscopie, qui consiste à laver en profondeur l'articulation problématique ;
- L'ostéotomie, dans le cas particulier d'une gonarthrose causée par une déviation anormale du genou ;
la
mise en place d'une prothèse (du genou, de la hanche, du coude), qui permet de prendre en charge les arthroses les plus sévères et offre d'excellents résultats en matière de mobilité retrouvée.