La luxation de l’épaule, caractérisée par le déboîtement de la tête de l’humérus hors de la cavité glénoïde, est une blessure fréquente, notamment chez les jeunes adultes et les sportifs. Lorsqu'elle se répète, on parle de luxation récidivante ou d’instabilité chronique de l’épaule. Cette condition peut entraîner des douleurs persistantes, une appréhension lors des mouvements et une limitation fonctionnelle significative. Face à ces récidives, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour stabiliser l’articulation et prévenir de nouvelles luxations.
Comprendre la luxation récidivante de l’épaule
L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps humain, mais aussi
la plus instable. Après une
première luxation, les structures stabilisatrices de l’épaule (capsule, ligaments, bourrelet glénoïdien) peuvent être endommagées, augmentant le
risque de récidive.
Les luxations répétées peuvent survenir lors de mouvements anodins, voire pendant le sommeil, et entraîner une
usure prématurée du cartilage articulaire , favorisant l'apparition d'une
arthrose de l'épaule (
omarthrose ).
Quand envisager une intervention chirurgicale ?
Une opération est généralement recommandée dans les situations suivantes :
- Luxations récidivantes : après deux ou trois épisodes, le risque de nouvelles luxations augmente significativement
- Instabilité fonctionnelle : sensation d’épaule "qui lâche" ou appréhension lors de certains mouvements
- Activité sportive : chez les sportifs, notamment ceux pratiquant des sports de contact ou de lancer, une intervention peut être proposée dès la première luxation
- Lésions associées : présence de lésions osseuses ou cartilagineuses identifiées par imagerie
Les techniques chirurgicales disponibles
Le choix de la technique dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge, le niveau d'activité, la présence de lésions osseuses et le nombre de luxations antérieures.
1. Réparation de Bankart (arthroscopie)
Cette technique consiste à réinsérer le bourrelet glénoïdien et à retendre la capsule articulaire. Elle est réalisée sous
arthroscopie , à l'aide de petites incisions, ce qui permet une récupération plus rapide et des
cicatrices minimales . Elle est généralement indiquée chez les patients jeunes, peu sportifs, sans lésions osseuses significatives.
2. Intervention de Latarjet (butée osseuse)
Cette procédure consiste à
transférer une partie de l'omoplate (la coracoïde) pour créer une butée osseuse empêchant la luxation. Elle est indiquée chez les patients présentant des lésions osseuses, une hyperlaxité ou pratiquant des sports à haut risque. Cette intervention peut être réalisée sous arthroscopie ou à ciel ouvert.
Déroulement de l’intervention
L'opération est généralement réalisée sous
anesthésie générale ou locorégionale , en ambulatoire ou avec une courte hospitalisation. La durée de l'intervention varie en fonction de la technique utilisée, généralement
entre 30 et 90 minutes.
Après l'intervention, l'épaule est immobilisée à l'aide d'une attelle pendant 3 à 4 semaines. La
rééducation débute progressivement, avec des exercices passifs, puis actifs, pour restaurer la mobilité, la force et la stabilité de l'épaule.
La
reprise des activités quotidiennes est possible après 6 à 8 semaines, tandis que le retour aux activités sportives peut nécessiter 4 à 6 mois, en fonction du sport pratiqué et de la progression de la rééducation.
Risques et complications
Comme toute intervention chirurgicale, des risques existent :
- Infection : rare, mais possible
- Raideur articulaire : prévenue par une rééducation adaptée
- Récidive de la luxation : plus fréquente après une réparation de Bankart, notamment chez les sportifs
- Lésions nerveuses ou vasculaires : exceptionnelles
En conclusion
La luxation récidivante de l’épaule est une pathologie invalidante qui peut bénéficier d'une prise en charge chirurgicale adaptée. Le choix de la technique dépend de nombreux facteurs et doit être discuté avec un chirurgien spécialisé. Le Dr Paillard, chirurgien orthopédiste à Paris, est à votre disposition pour évaluer votre situation et vous proposer le traitement le plus adapté à votre cas.